Lettres du Pays de Rance en Bretagne
- Pour ceux qui ne connaissent pas encore l'endroit, la Rance, qui donne son nom à ce pays, cette vallée, est un fleuve côtier breton, long d’à peu près 106 km, qui prend sa source à 258 m d'altitude dans les monts du Menée, et se jette dans la Manche, entre Dinard et Saint-Malo. Son cours est divisé (je simplifie) en trois sections: la Rance fluviale, la Rance canalisée et la Rance maritime (l’estuaire), de l'écluse du Chatelier à la Manche (dont l'accès est barré par le Barrage de l'Usine Marémotrice de la Rance). La Rance maritime sera un de nos centres d'intérêt, mais nous ferons des incursions régulières en direction de sa source (comme c’est le cas avec La Lettre 3).
- Ce “pays de Rance” est souvent décrit comme unique, bénéficiant d'un climat très agréable, enchanteur mais aussi enchanté car son histoire est peuplée de nombreuses légendes, fées et sirènes, ainsi que plusieurs Saints (Malo, Suliac, Servan, Méloir, pour n'en citer que quelques-uns). La Mystérieuse forêt de Brocéliande n'est pas loin, les chevaliers de la table ronde et Merlin non plus. Les Romains, les Vikings et d'autres peuples bien plus anciens, y ont séjourné ou s'y sont installés, depuis le paléolithique. Ses rives, villages et villes ont été le sujet d’innombrables récits, romans, tableaux, livres de photos et autres représentations artistiques. Nombreux sont les peintres bretons, ou autres, qui sont passés, ont travaillé ou vécu par ici. Tous ces sujets intéressants, qui sont inséparables de cet endroit magique qu'est le Pays de Rance, seront abordés à un moment ou un autre, dans une de nos lettres.
- Nous ferons ensembles des promenades, le long desquelles vous découvrirez des paysages, constructions ou monuments à ne pas manquer. Nous indiquerons aussi les endroits où se restaurer et se désaltérer (les restaurants, bistrots, zincs, roulottes et autres inventions récentes, qui modifient le paysage culinaire), ainsi que les vendeurs de légumes, fruits, pains, etc. De même pour les artisans, artistes, producteurs locaux d’œuvres et d'objets de toutes sortes.
- Nos propos et recommandations seront teintés de vert; nous aimons les produits bio, la permaculture, les productions locales ainsi que les petits producteurs et artisans indépendants dans tous les domaines. Ce n'est pas original, mais c'est incontournable.
- Nous parlerons aussi de la nature locale, de l'architecture et de l'urbanisme, des fleurs, des jardins, des maraîchers et de l'évolution de leurs pratiques, des animaux sauvages (qu'on côtoie de plus en plus), de la scène artistique et ses nombreuses initiatives, ainsi que de la vie associative. A l'occasion nous ferons appel à des contributeurs locaux et des spécialistes.
- Enfin, nous aborderons les problèmes que cette belle région rencontre : envasement de la Rance, surdéveloppement des villes, zones urbaines, réseaux routiers, et zones commerciales, au détriment des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF – pas facile à retenir), Sites Naturels Classés (SNC – ouf), ou d'un projet de Parc Naturel Régional (PNR) qui après des retards , va bientôt naitre. La liste est longue ! N’oublions pas que toutes ces activités ont également pour conséquences une élévation visible des niveaux de pollution de l’environnement, y compris sonore et visuelle.
Ne nous trompons pas, la Vallée de la Rance a la chance de se développer et sa population de s’accroître ; le nombre de visiteurs aussi. Mais il est important pour toutes les parties concernées que ces développements positifs continuent de façon coordonnée, harmonieuse et respectueuse de ce lieu rare.
Une excellente analyse historique est présentée par Me Maogan Chaigneau-Normand ( Dr. en Histoire et Histoire de l’Art, maitre de conférence à l’Université Rennes 2) dans un ouvrage passionnant (listé dans la rubrique « sources & bibliographie ») qui analyse comment au XIXème et début du XXème siècle, des centaines de sites de production de petites et moyennes tailles (agricoles, artisanaux, industriels et maritimes), jalonnaient les bords de la Rance et, avec le travail à domicile, et les moulins a marée (entre autres), formaient un modèle local de développement économique bien intégré (non dérangeant écrit l’autrice), qui donnèrent à ce pays, ses terres, son fleuve aux nombreux affluents, et son ouverture vers la mer, un visage et une dynamique toute particulière, qui semblent peiner à se maintenir.
Au fil de nos promenades, nous parlerons donc de ces questions, qui ne doivent pas être ignorées, car elles pourraient endommager ce que la nature et les êtres humains ont mis des milliers d’années à créer.
En route.